VISION #48 - Mathieu Richer Mamousse

 
 

Une barbe de quelques jours, les cheveux mi-longs, le teint hâlé et le regard vif et alerte. J’ai découvert le travail de Mathieu Richer Mamousse l’année dernière, à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz à Arles, lors de l’exposition collective Dress Code. À cette occasion, 40 artistes étaient invités pour évoquer les liens entre vêtement et identité. Le vêtement, qui peut en effet être un instrument d’affranchissement, de revendication ou être porteur de désir mais qui peut aussi être codifié et vecteur de normes plus restrictives.

Mathieu avait choisi de montrer un corpus de photographies réalisées durant des manifestations de foi religieuses dans différents pays, qu’il avait également publié dans son livre autoédité Anima. Plongé tout de suite dans son univers, j’ai été frappé par ses images, très colorées, contrastées - très esthétiques finalement. Un esthétisme assumé par son auteur, qui s’en sert pour traiter ensuite en profondeur les différents sujets qui le passionnent.

 
 
Photo : Mathieu Richer Mamousse, Anima, 2017-2019, première photo décrite
 
 

Chaque vision est singulière, porteuse de sens et de changement. Le but de ce format est de rassembler de nombreux artistes et que chacun nous délivre sa vision et son expérience de la photographie.

 
 
 
 
Photos : Mathieu Richer Mamousse, Anima, 2017-2019
 
 

Né en 1989, Mathieu Richer Mamousse réalise depuis plusieurs années des séries documentaires explorant les thèmes de la tradition, du folklore et de la religiosité. Capturer la réalité, documenter les destins et les destinations oubliées : sa démarche est proche du photojournalisme, avec, comme évoqué auparavant, une importante dimension esthétique. Il partage son temps entre des travaux commerciaux, qui lui permettent de beaucoup voyager, et des collaborations avec de nombreux titres de presse français et internationaux.

 
 
 
 

Dans ce podcast, le photographe nous parle évidemment de son rapport à la lumière et aux couleurs chaudes, en faisant un parallèle avec la photographie de mode, dont il est issu originellement. Il souligne le parallèle entre sa photographie personnelle et commerciale, en brisant le tabou du photographe poussé uniquement par une « vocation artistique ». Mathieu arrive à trouver des ponts entre les deux univers, en développant différents projets en parallèle et défend l’importance de ces pratiques transversales.

 
 
Photos : Mathieu Richer Mamousse, plus haut - travail commercial, ici - Anima
 
 
 

« Il y a beaucoup de profondeur dans la beauté. Une image esthétique qui nous accroche, nous attire, peut servir son propos tout autant qu’une image plus explicite. »

– Mathieu Richer Mamousse

 
 
 
Photo : Mathieu Richer Mamousse ici - Waria, plus bas - Anima
 
 
 

Par le biais de son projet personnel Anima, réalisé entre 2017 et 2019, le photographe nous décrit sa démarche - qu’il qualifie d’« approche magazine » et sa manière de travailler, de construire son récit, souvent par fragments, résultats de voyages plutôt courts et intenses.

 
 
 
 
 
 

À la fin du podcast, Mathieu Richer Mamousse évoque l’importance des rencontres, notamment celle avec Ibu Sintah — activiste indonésienne qui avait créé la seule école coranique musulmane qui accueille tout le monde, indépendamment du sexe, de la religion ou de l'orientation sexuelle — décédée récemment. Un moment touchant et révélateur de sa personnalité. Un podcast profond et dynamique, accompagné par le beau projet « L’été suivant… » du groupe Limousine.

 
 
Photo : Mathieu Richer Mamousse, Waria, portrait d'Ibu Sintah
 

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Crédits :

Un podcast réalisé, écrit et produit par Aliocha Boi/Noyau.studio, monté et mixé par Virgile Loiseau et mis en musique par Limousine et le projet L’été suivant…, sur le label Ekleroshock. Merci à Mathilde Maltaverne pour la mise en relation.

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